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Aux USA : la dangeureuse collusion entre conservatisme et Evangélisme

04juil13h0013h15Aux USA : la dangeureuse collusion entre conservatisme et Evangélisme13h00 - 13h15 AnimateurCastelnau ClaudineÉmissionActualité religieuse dans les médias

Résumé de l'émission

Aux USA : la dangeureuse collusion entre conservatisme et Evangélisme / Nancy Pellosi défend le droit à l’avortement et se voit retirer le droit à la communion.

Le 6 janvier 2021 des émeutiers soutenus et encouragée par l’ex-Président Donald Trump tentèrent en prenant le Capitole, d’empêcher la validation des résultats des élections présidentielles qui donnaient la victoire à Joe Biden contre Donald Trump. Depuis, la Commission du 6 janvier est chargée de mener des enquêtes et d’entendre témoins et acteurs de ces émeutes et de faire toute la lumière sur ces événements que l’on qualifie aujourd’hui de tentative de coup d’Etat  de la part de Trump et de certains de ses fidèles hauts placés dans l’appareil d’Etat. Ainsi, la Commission du 6 janvier entendait récemment l’ex général Michael Flynn qui fût conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump et ancien directeur du renseignement militaire américain avant de devoir démissionner pour ses relations troubles avec la Russie. Ferme soutien de Trump, il était appelé à témoigner devant la Commission du 6 janvier  mais a refusé de répondre à la question de Liz Cheney, députée républicaine qui co-préside la commission du 6 janvier, qui lui demandait s’il pensait que « la violence du 6 janvier était moralement justifiée ». De même, l’ex-général et fidèle de Trump a refusé de répondre à la question : « Croyez-vous, général Flynn, que la violence soit légalement justifiée ? » De même, il s’est retranché dans le silence lorsque Liz Cheney lui a demandé s’il croyait « à une transition pacifique du pouvoir aux Etats-Unis ». A chaque question, relève Faithful America (une communauté en ligne qui milite pour la justice sociale et dénonce l’utilisation du christianisme à des fins politiques, la plupart d’extrême-droite) l’ex général  Flynn a répondu laconiquement : «The Fith »,  c’est-à-dire le Cinquième Amendement de la Constitution américaine ratifié en 1791 et qui permet à un témoin d’éviter de répondre lors d’un procès à une question précise qui pourrait être utilisée contre lui ensuite. Et Faithful America ajoute : « Flynn n’est pas seulement un fidèle confident de Trump mais il est aussi l’un des chrétiens nationalistes les plus dangereux du pays. Ainsi, en novembre dernier, Flynn était invité au Texas à la méga-church du pasteur Hagee et a déclaré que « l’Amérique ne devrait avoir qu’une religion [le christianisme] ». Faithful America appelle aussi à organiser la résistance contre ce nationalisme chrétien personnifié par Flynn et sa propagande  à travers les Etats-Unis avec son mouvement (ReAwaken America),« Réveiller l’Amérique » qui s’infiltre dans le parti républicain par le biais de la campagne des primaires. Alors qu’est-ce que ce nationalisme chrétien brandit à bout de bras et de voix, dont le 6 janvier et l’attaque du Capitole s’est voulue une expression, une foule de partisans de Trump arborant slogans et symboles chrétiens ? Le magazine évangélique Christianity Today https://www.christianitytoday.com/ct/2021/march-web-only/quest-ce-que-le-nationalisme-chretien-fr.html

 

fondé par le prédicateur bien connu Billy Graham, a tenté récemment de définir ce nationalisme chrétien : « qui est la conviction qu’une nation est définie par le christianisme et que le gouvernement devrait prendre les mesures nécessaires pour préserver cet état de fait. Généralement, les nationalistes chrétiens affirment que leur nation est et doit rester une « nation chrétienne », non pas simplement […] parce que l’Amérique est définie par son passé « anglo-protestant » mais que les Américains perdraient leur identité et leur liberté s’ils ne préservent pas cet héritage culturel.

Dans le contexte des États-Unis, les nationalistes chrétiens ne rejettent pas le premier amendement de la constitution qui garantit la liberté de religion, et ils ne prônent pas la théocratie, mais ils sont persuadés que le christianisme devrait jouir d’une position privilégiée dans l’espace public. […] Pour les nationalistes chrétiens, l’identité nationale est indissociable du christianisme […]  Mais ils ne peuvent s’établir que par la force […] et dans la pratique, les gouvernements nationalistes ont tendance à devenir autoritaires et oppressifs. Par exemple, dans les générations passées, dans la mesure où le protestantisme faisait pratiquement fonction de religion établie aux États-Unis, la situation n’était pas celle d’une vraie liberté religieuse. Pire encore, les États-Unis et de nombreux États en leur sein ont fait du christianisme un pilier pour soutenir l’esclavage et la ségrégation […] Dans le contexte des États-Unis, le nationalisme chrétien est par ailleurs une idéologie défendue majoritairement par des Américains blancs, et il a donc tendance à exacerber les clivages raciaux et ethniques. Ces dernières années, le mouvement s’est amplifié, caractérisé par la peur et une conviction que les chrétiens seraient victimes de persécution. Certains commencent à affirmer que les chrétiens américains doivent se préparer à se battre, physiquement, pour préserver l’identité américaine, une idée qui a joué un rôle dans les émeutes du 6 janvier dernier. » Et le magazine Christianity Today rappelle que nombre de chrétiens américains se sont engagés dans le passé pour abolir l’esclavage, la ségrégation, ils ont œuvré humblement pour la justice et pour faire avancer des principes chrétiens (amour du prochain, justice raciale, protection de l’état de droit, etc.) mais pas un pouvoir chrétien ou une culture chrétienne. « Cette feuille de route est différente de la promotion d’une culture chrétienne, de l’héritage occidental ou de valeurs anglo-protestantes. »

Ce texte paru dans Christianity Today est de Paul Miller, membre de la Commission d’éthique et de liberté religieuse.

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L’archevêque de San Francisco, qui a déclaré qu’il refuserait la communion à propos du droit à l’avortement, utilisait un double standard en permettant aux politiciens qui soutiennent la peine de mort de recevoir le sacrement.

« Je m’interroge sur la peine de mort, à laquelle je suis opposé. Il en va de même pour l’église, mais elle ne prend aucune mesure contre les personnes qui ne partagent peut-être pas son point de vue », avait déclaré Pelosi dans une interview

Le très révérend Salvatore J. Cordileone, archevêque catholique de San Francisco, a déclaré que Pelosi se verrait désormais refuser la communion en raison de son soutien au droit à l’avortement, une réprimande étonnante de l’une des politiques catholiques pratiquantes importantes des Etats-Unis qui évoque souvent sa foi lorsqu’elle évoque sa famille et sa politique.

« Après de nombreuses tentatives pour lui parler pour l’aider à comprendre le mal qu’elle commet, le scandale qu’elle cause et le danger qu’elle risque pour sa propre âme, j’ai décidé que le moment est venu où je dois déclarer publiquement qu’elle ne peut plus être admise à la Sainte Communion jusqu’à ce qu’elle renonce publiquement à son soutien aux “droits” à l’avortement et confesse et reçoive l’absolution pour son soutien à ce mal qu’est l’avortement. » L’archevêque a rendu publique sa lettre à Nancy Pelosi. Cordileone, l’un des dirigeants catholiques les plus conservateurs du pays, a demandé l’année dernière que la communion soit refusée aux personnalités publiques qui soutiennent le droit à l’avortement, mais n’avait pas mentionné Pelosi par son nom à l’époque. En novembre, les évêques catholiques américains ont renoncé à une confrontation directe avec le président Biden, le deuxième président catholique, au sujet de son soutien au droit à l’avortement et au sacrement de la communion. Ils ont approuvé un document sur l’Eucharistie qui ne mentionnait aucun politicien ni le président. Dans son ‘interview sur une radio Pelosi a contesté l’idée d’imposer ses opinions personnelles sur l’avortement aux autres et a souligné les déclarations de l’archevêque sur d’autres questions, telles que les droits des homosexuels.

« Je viens d’une famille catholique italo-américaine largement pro-vie, donc je respecte l’opinion des gens à ce sujet, mais je ne respecte pas le fait que nous l’imposions aux autres, a-t-elle déclaré. Maintenant, notre archevêque s’est opposé avec véhémence aux droits des LGBTQ. Il a ouvert la voie à certaines questions, qui risquerons d’être reprises lors de scrutins en Californie. La déclaration de l’archevêque est donc très dangereuse pour la vie de nombre d’Américains. »

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