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L’Irlande a décidé d’un jour férié dédié à une femme, la déesse celtique, sainte chrétienne et icône féministe, Brigitte.

20fév13h0013h15L’Irlande a décidé d’un jour férié dédié à une femme, la déesse celtique, sainte chrétienne et icône féministe, Brigitte.13h00 - 13h15 AnimateurCastelnau ClaudineÉmissionActualité religieuse dans les médias

Résumé de l'émission

Pour la première fois cette année, l’Irlande a décidé d’un jour férié dédié à une femme, la déesse celtique, sainte chrétienne et icône féministe, Brigitte, raconte la correspondante de Libération. Dans le calendrier irlandais, le 1 février est le jour d’Imbolc, première célébration celtique de l’année qui marque le temps du renouveau et de la croissance (c’est la période de l’agnelage et les brebis commencent à allaiter leurs petits… Le mot Imbolc signifierait aussi lactation mais aussi purification… » C’était une fête de sortie d’hiver au cours de laquelle on célébrait la déesse celte Brigit, ou Brighid : on l’invitait à entrer dans la maison afin de la purifier et de la protéger jusqu’à la prochaine fête d’Imbolc. Elle a été christianisée en la remplaçant par la chandeleur  (le 2 février) et la « fête de (sainte) Brigitte ». En Europe, une survivance de cette fête christianisée serait la Chandeleur, la fête correspondant à la présentation de Jésus au Temple, selon la coutume juive. En Irlande, Brigitte est partout : puits, églises, clubs de football gaélique ou écoles se parent de son nom. Mais qui est vraiment Brigitte ? La question divise et deux histoires se confondent : celle d’une déesse préchrétienne et celle d’une sainte du VIe siècle, née en 451morte un 1er février. Pendant féminin de saint Patrick, Brigitte fut érigée en modèle pour les Irlandaises pieuses, au XIXe siècle et fêtée le 1er février. Brigitte, c’est aussi la patronne de l’Irlande au même titre que Saint-Patrick et Saint- Colomba, sur l’île d’Iona au nord de l’Écosse, deux saints évangélisateurs. Sainte Brigitte a elle a fondé le monastère de Kildare, au sud-ouest de Dublin, Mais quand Patrick est célébré avec un certain vacarme chaque 17 mars, Brigitte est devenue le modèle de femmes qui tentent de se réapproprier l’histoire irlandaise et de faire sortir de l’ombre des modèles alternatifs. Il faut y voir le symbole d’un pays en profonde mutation. «L’Irlande d’aujourd’hui est très différente de celle d’il y a dix ans», explique la responsable d’une association qui milite pour l’égalité homme-femme dans le domaine culturel.. Si le pouvoir de l’Église catholique a commencé à décliner dès la décennie 1990, les dernières années ont marqué une accélération de la transition. Enquête après enquête, le voile est progressivement levé sur les abus commis par les ordres religieux, dont les victimes attendent encore des réparations. Mais la République d’Irlande a aussi, ces dernières années, légalisé le mariage pour tous et décriminalisé l’avortement, une véritable révolution. En ajoutant ses actions charitables et son ancrage dans la nature, Brigitte devient une figure de proue idéale des féministes et écologistes en quête de justice sociale […] Une icône du « renouveau et de la dissidence par rapport à l’institution. »

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Nancy Pelosi, qui a présidé la chambre des représentants du Congrès américain jusqu’à récemment avait été interdite de communion par son archevêque de San Francisco parce qu’elle soutenait l’IVG., interdit par l’Église catholique. Cette fois-ci, c’est l’archevêque de Denver, connu pour ses positions d’extrême-droite et son soutien aux thérapies de conversion des homosexuels (interdites en France) qui a interdit la communion aux catholiques pro-LGBTQ qui osent porter un masque arc-en-ciel emblème du mouvement homosexuel.  Pourquoi ce masque ? En signe de défense de Maggie Barton, la professeur de technologie d’une école catholique du Colorado licenciée parce qu’elle est dans une relation homosexuelle. Son renvoi a suscité une importante protestation des parents de cette école et ils ont réuni des dizaines de milliers de dollars pour qu’elle puisse payer ses frais de justice. Des paroissiens catholiques de la ville de Denver ont aussi décidé de porter un masque arc-en-ciel à la messe pour témoigner en silence de leur soutien à la professeur mais le prêtre qui officiait leur a fait signe de sortir. Comme l’écrit le révérend Nathan, de l’association Faithful in America : « Il est toujours condamnable de punir quelqu’un pour une question d’amour et personne ne devrait se voir refusé l’Eucharistie parce que le prêtre à un problème personnel avec le choix de vie de la personne.», faisant totalement abstraction des règles en vigueur dans l’Eglise catholique au sujet de l’homosexualité qu’elle interdit…

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Il aura fallu trois ans de travaux de fidèles bénévoles et d’artisans durant 36 mois pour que la mosquée Annour, ou mosquée de la Lumière, soit reconstruite, remplaçant une vieille mosquée exiguë au centre de Montpellier. Elle a été inaugurée le 15 février dernier en présence du recteur Chems-Eddine Hafiz de la Grande Mosquée de Paris  à laquelle elle est rattachée.  Et ce lieu de culte, qui peut accueillir quelque 600 fidèles dans plusieurs salles de prière, dont une pour les femmes, sera géré par l’association musulmane des habous de Montpellier proche des harkis algériens. Mais chose remarquable, ce sont les fidèles musulmans de Montpellier qui ont financé de projet de trois millions (dont 1,8 million de dons des fidèles), sans subvention ni interférences d’un pays musulman étranger, ce qui fait la fierté des fidèles et devrait leur assurer l’indépendance, comme le souligne un membre de la communauté.  « Nous voulons être ouverts aux autres. Nous sommes des musulmans français, une communauté soudée, mais ce lieu est à tout le monde » proclame Mohamed Amar, le responsable de la mosquée.

Qu’est-ce qu’un « habou », cette institution de droit musulman ? L’encyclopédie en ligne Wikipedia donne une explication : « On raconte dans un hadîth [une parole que la tradition attribue à Mahomet] qu’un musulman pieux aurait demandé au prophète Mahomet ce qu’il pouvait faire de sa terre pour être agréable à Allah. Le prophète lui aurait répondu ceci : « Immobilise-la de façon à ce qu’elle ne puisse être ni vendue, ni donnée, ni transmise en héritage et distribues-en les revenus aux pauvres ». Omar suivit ce conseil et déclara que la terre dont il s’agit ne pourrait faire l’objet, à l’avenir, ni d’une vente ni d’une donation. Elle ne pourrait pas être transmise non plus en héritage et ses revenus seraient employés à secourir les pauvres, les voyageurs et les hôtes. »

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On a appris la semaine passée que l’ancien président des États-Unis, Jimmy Carter, qui a 98 ans ans, avait choisi de passer ses derniers jours chez lui en soins palliatifs à Plains en Georgie où il est né et où il a passé une bonne partie de sa vie comme « peanut farmer », agriculteur spécialisé dans la culture de l’arachide, plutôt que d’être en soins intensifs à l’hôpital. Jason Carter leur petit-fils a publié un communiqué disant : « J’ai vu mes deux grands-parents [Jimmy et Rosalynn sa femme sont mariés depuis 76 ans]. Ils sont en paix et, comme toujours leur maison est pleine d’amour. » Mais Jimmy Carter n’a pas été qu’un agriculteur, il a aussi été gouverneur de Georgie et durant 4 ans (de 1977 à 1981) Président démocrate des Etats-Unis, durant une période politiquement et économiquement difficile pour le pays. Il restera, au long des année passées, celui qui a inlassablement cherché la paix dans les conflits internationaux et à promouvoir la démocratie et les droits de l’homme. Lorsqu’il reçu le Prix Nobel de la Paix, en 2002, lors d’une cérémonie à Oslo, un membre du comité Nobel le présenta ainsi : « Jimmy Carter ne restera probablement pas dans l’histoire des Etats-Unis comme le Président le plus efficace. Mais il est certainement le meilleur ex-président que l’Amérique ait jamais eu. » Mais surtout, comme le relève nombre d’articles, « Jimmy Carter a mené une vie simple et modeste, ce qui est rare, en comparaison avec ses successeurs à la présidence. » Il a toujours refusé d’être membre de conseils d’administration ou  de faire des conférences financièrement lucratives et décidé que ses revenus viendraient de ses livres. Et, par exemple, il a aidé financièrement l’association Habitat for Humanity,  une organisation internationale, œcuménique chrétienne, non gouvernementale a rénover 4300 logements. On retiendra aussi de Jimmy Carter, sa foi et son engagement dans son Église baptiste. Il fut durant 50 ans moniteur d’école du dimanche dans sa paroisse baptiste de Plains. Il avait aussi quitté avec fracas la Convention baptiste du Sud, la plus importante Église protestante des « États-Unis en dénonçant sa « rigidité théologique ». Avec d’autres baptistes du Sud, du Texas, Jimmy Carter avait publiquement protesté contre les initiatives de plus en plus conservatrices prises ces dernières années par la Convention baptiste du Sud,  entre autres les déclarations conseillant aux femmes mariées de « se soumettre gracieusement » à leur mari. Ou encore la condamnation de l’homosexualité et le refus d’ordonner des pasteurs homosexuels.  Une lecture littérale des textes bibliques confinant à l’absurde ! La Convention baptiste du Sud n’avait pas connu pareilles difficultés depuis qu’au 19e siècle les baptistes du Nord et du Sud s’étaient séparés sur la question de l’esclavage. Et le racisme dans ces Églises avaient provoqué la création d’Églises noires dans le Sud. Mais cette déclaration publique et courageuse de Jimmy Carter, avait focalisé toute l’attention, en partie parce que l’ancien président a une image d’homme intègre et digne et que sa foi a toujours été rayonnante.

 

 

 

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