This is a repeating event8 février 2022 1h00
Dialogue avec Jean-Marc Sauvé
Résumé de l'émission
Les violences sexuelles dans l’Église catholique : entretien avec JEAN-MARC SAUVE, Président de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église catholique (CIASE) dans DIALOGUE, avec Myriam Lemaire, Jean-Marc Sauvé a accueilli Fréquence protestante, le 27 janvier dernier, pour évoquer le travail remarquable mené pendant trois ans par la CIASE sur les abus sexuels dans l’Église catholique en France depuis 1950, rappeler l’état des lieux accablant qu’elle a dressé et raconter l’expérience douloureuse vécue à l’écoute des victimes. Ce haut fonctionnaire catholique, qui fut Secrétaire général du gouvernement sous quatre premiers ministres, puis pendant douze ans, Vice-Président du Conseil d’État, a été contacté en 2018 par les évêques et religieux pour composer et piloter la Commission indépendante créée à l’initiative de l’Église catholique.
Il nous dit pourquoi il a accepté cette mission, comment il a composé une Commission pluraliste et quelles ont été ses méthodes de travail.
Il explique avoir eu l’intuition qu’il était nécessaire d’écouter les victimes des agressions, non comme des experts mais « comme des êtres humains ». Leur vécu a été « la matrice du travail de la Commission ». « Les victimes détiennent un savoir unique… leur parole a servi de source d’inspiration ».
L’audition de 243 victimes en tête à tête a été « une grande épreuve pour nous tous », déclare Jean-Marc Sauvé qui a ressenti, comme plusieurs membres de la Commission, le besoin d’un accompagnement psychologique.
Le travail de cette Commission a mis en lumière l’ampleur des violences sexuelles dans l’Église catholique mais aussi dans la société française.
Il a mis aussi en évidence leur caractère systémique et la responsabilité de l’institution.
Jean-Marc Sauvé rappelle les principales mesures qui font l’objet de 45 recommandations dans le Rapport de la CIASE. En premier lieu, l’Église catholique doit reconnaitre sa responsabilité et engager des démarches de réparation. Elle doit en outre procéder à des réformes, notamment en matière de droit canonique, de gouvernance, de théologie, de morale sexuelle.
Un plan d’action ambitieux que les évêques réunis à Lourdes ont annoncé le 8 novembre.