This is a repeating event8 mars 2022 1h00
Dialogue avec la sénatrice Françoise Gatel
Résumé de l'émission
Sénatrice d’Ile-et-Vilaine, Présidente de la Délégation sénatoriale aux collectivités territoriales et à la décentralisation, membre de la commission des lois, membre du groupe Union Centriste, Françoise Gatel défend avec ferveur les élus locaux, en particulier les maires dont elle évoque, dans cet entretien avec Myriam Lemaire, la mobilisation remarquable pendant la crise sanitaire et la capacité à “inventer des possibles”.
Très attachée à sa région, la Bretagne, où elle est née à Rochefort-en-Terre (Morbihan), elle eut pendant 16 ans “le bonheur d’être maire” de Chateaugiron, dans le département d’Ile et Vilaine.
Cette “petite cité de caractère”, née au début du XIème siècle, a été labellisée par l’association Petites cités de caractère de France créée par des maires, il y a plus de 40 ans, dont elle est Présidente, et qui a pour pour objectif la sauvegarde du patrimoine comme levier du développement des territoires. La ville de Chateaugiron a fusionné en 2017 avec deux communes proches, pour créer une “commune nouvelle”, dans une démarche libre et volontaire dont se réjouit Françoise Gatel. Ce mouvement de fusion qui se poursuit en France est une “révolution silencieuse”. Il a permis à certaines communes d’échapper au déclin et à notre pays de passer sous la barre des 35000 communes.
Élue sénatrice en 2014, notre invitée a du renoncer à sa fonction de maire en 2017 en raison de la loi sur le cumul des mandats. Elle se montre critique vis à vis de cette réforme qui risque de produire des parlementaires hors sol. Aussi a-t-elle proposé, avec le groupe Union Centriste du Sénat, de revoir cette question.
Françoise Gatel souligne le rôle exceptionnel des maires qui ont assuré le maintien du service public pendant la crise sanitaire en “étant au front” avec les préfets et les sous-préfets. Mais elle observe que la fonction de maire s’est transformée comme la société et s’inquiète de la montée des incivilités et des agressions dont sont victimes ces élus. Afin d’impulser “une nouvelle dynamique démocratique à partir des territoires” et retrouver un esprit de civisme, la sénatrice propose de choisir la voie de la “démocratie implicative” en recherchant l’implication des citoyens sur des projets très locaux, comme elle le recommande dans un récent rapport d’information.
La Sénatrice évoque aussi les travaux de sa délégation qui porte la voix des territoires et est à l’écoute des grandes associations d’élus locaux.
Elle nous parle de la loi “3DS” relative à la Différenciation, la Décentralisation, la Déconcentration et la Simplification de l’action publique locale, promulguée le 22 février dernier, dont elle était co-rapporteure et qui va dans le bon sens pour les collectivités territoriales. Plusieurs avancées de cette loi ont été portées par le Sénat, dans l’esprit des 50 propositions qu’il a présentées en 2020 en partenariat avec les associations d’élus locaux. Il a été entendu sur plusieurs sujets comme le logement social ou l’implantation des éoliennes.
La sénatrice rappelle que l’objectif du Sénat est “l’efficacité de l’action publique jusqu’au dernier kilomètre”. Pour cela il faut partir des besoins et des services à rendre à la population, permettre la différenciation et appliquer le principe de subsidiarité qui consiste à traiter les questions au niveau le plus pertinent.