La mémoire des religions

10juil12h5513h00La mémoire des religions12h55 - 13h00 AnimateurGueno Jean-PierreÉmissionInspirations positives

Résumé de l'émission

La mémoire des religions.
Un prêtre, un pasteur, un Imam, un brahmane, un bonze et un Rabbin cheminaient sur les sentiers de la vie en compagnie de la République, une jeune femme à la poitrine généreuse portant la laïcité et la liberté des cultes en bandoulière. La République avait de nombreuses questions à poser à ses compagnons de route ; elle savait que l’homme avait créé plus de 10000 religions sur la terre depuis son apparition, mais elle avait décidé de ne s’intéresser qu’aux plus significatives. Elle commença par le prêtre. « Pourquoi tes semblables n’ont-ils pas le droit de convoler en justes noces contrairement aux bergers de bien d’autres religions ? » Le prêtre fut fort embarrassé. Il savait que la pratique du célibat n’avait été imposée aux prêtres qu’à partir de 12ème siècle. La République s’intéressa ensuite au pasteur, puisque le protestantisme partageait le Christianisme avec le catholicisme. « Pourquoi la notion d’expiation est-elle si présente dans ta religion, et avec elle la notion d’humiliation ? » « Ne devrait-elle pas être transcendée par la notion de miséricorde » ? Le pasteur eut du mal à répondre à ces deux questions, sachant que ces notions constituaient des obstacles à la réconciliation des êtres humains lorsqu’ils arrêtaient de se faire la guerre. La République enchaîna avec l’Imam, sachant que l’Islam était la deuxième religion du monde en nombre de fidèles, après le christianisme. « Pourquoi ta religion impose t’elle le port du voile aux femmes dites « libres », femmes mariées, concubines, jeunes filles, en interdisant par ailleurs de port du voile aux prostituées, aux femmes esclaves et à leurs filles ? » L’Imam fut à son tour fort embarrassé. Il savait que le Coran ne faisait pas allusion au port du voile, qui n’avait pas d’origine religieuse mais qu’il avait été institué par des lois édictées par des rois dès 1000 ans avant notre ère. Après l’Imam vint le tour du Brahmane « Pourquoi ta religion fait elle de toi le représentant d’une caste privilégiée ? » « Ta religion serait-elle inégalitaire ? ». Le Brahmane savait très bien qu’elle touchait le point faible de sa religion. Le Bonze précéda enfin le Rabbin, et fut tout aussi embarrassé que ses autres collègues devant la question de la République : « Ta religion semble libre de dogmes et de ces autorités suprêmes qui trop souvent gâchent les autres » « Dans ces conditions, pourquoi lui arrive t’il de diaboliser, d’exclure les autres religions ? ». La République posa se dernière question au Rabbin : « Les religions devraient être des forces d’accueil, d’amour et de tolérance : pourquoi arrive-t-il à ta religion comme à d’autres d’être homophobe ? » Le Rabbin savait que la Bible condamne la prostitution, mais n’aborde jamais le thème de l’homosexualité. Pour ce qui est de la Torah, si elle semblait interdire les pratiques homosexuelles, elle n’en condamnait ni les sentiments ni les désirs.
La République venait de toucher quelques talons d’Achille dont souffraient la plupart des religions. En tant que femme, elle savait bien que la question à laquelle aucun des bergers qui cheminaient avec elle n’apporteraient de réponse satisfaisante était celle de la place réservée aux femmes dans les grandes religions du monde. La femme, trop souvent rabaissée quand elle n’était pas idéalisée au point d’être désincarnée. La République venait de comprendre que la guerre des religions était comparable à la guerre des sexes, et correspondait à l’incorrigible refus du lien universel de la diversité.
Jean-Pierre Guéno

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