La mémoire du code de la route

La mémoire du code de la route

L’Observatoire national interministériel de la Sécurité routière (ONISR), vient de présenter son bilan de la mortalité routière en 2022, par rapport à 2019, dernière année de référence avant la pandémie. Le bilan légèrement en baisse pour les automobilistes est consternant pour ce qui concerne la mortalité des cyclistes et des utilisateurs d’engins de déplacements personnels motorisés (EDPm)”, comme les trottinettes. 244 cyclistes tués en 2022, un chiffre en hausse de 30% comparé à 2019 de même que pour les utilisateurs de deux-roues motorisés avec 715 décès et 34 trottinettistes qui ont perdu la vie contre 10 en 2019, avec 600 blessés graves, soit 400 de plus que trois ans plus tôt, sans parler des 400 piétons, des enfants et des personnes âgées fauchés, tués dans les 30 jours après leur accident, et des centaines de citadins renversés sur les trottoirs et jusque dans les squares.

La responsabilité en revient à ceux des élus en général et de certains écologistes en particulier qui ont laissé filer les règles élémentaires du code de la route en permettant la circulation des engins roulants de toutes catégories à contre sens, y compris dans les sens interdits et également sur les trottoirs. Certains vélos circulent tous feux éteints en pleine nuit. D’autre aveuglent les piétons et les automobilistes en plein jour. Les sens interdits et les trottoirs restent en théorie interdits à tous les deux roues motorisés, y compris aux vélos urbains qui le sont souvent. Les trottinettes sont en théorie interdites à tout passager.

Mais c’est la joyeuse foire qui se transforme en tragédie pour feux grillés et refus de priorité : foi de touriste, ou de livreur en vélo ou en tricycle électrique, de touk touk pour touristes, ou de pilote de scooter. Déjà le code de la route avait été perturbé par la remise en question du principe sacrosaint de la priorité à droite remis en question avec les ronds-points qui relèvent de la priorité à gauche contrairement aux carrefours à sens giratoire qui relèvent toujours de la priorité à droite. Il faudra bientôt un décodeur pour décoder le code de la route. Il est urgent d’en revenir à un code de la route identique et à des verbalisations pour tous les engins roulants et d’imposer le port du casque à tous ce qui roule sans toit : vélos, trottinettes, rollers, gyroroues.

Sinon la pratique du steak tartare humain non assaisonné va continuer à aggraver les statistiques de la mortalité sur la voie publique. Sans respect d’un code de la route universel et cohérent, qui ne soit surtout pas à géométrie variable, sans infractions sanctionnées, sans véhicules dûment assurés, il ne peut pas y avoir de mobilités douces : il ne peut y avoir que des mobilités sanglantes et des délits de fuite.

Jean-Pierre Guéno