Le lien de l’hyperbole. Les réseaux sociaux et les plateaux des chaînes d’info en continu ne cessent de mettre en tension les informations qu’ils relaient. Ils sont devenus le royaume de l’hyperbole. Les cash machines que sont les sites web fréquentés et les spots publicitaires de chaînes d’information tournent ainsi à plein régime. Ils dramatisent, ils pimentent la sauce et tout se transforme en tsunami potentiel. Après les phobies sécuritaires, après les phobies migratoires, après les phobies climatiques, c’est le tour du problème de l’eau.
Il est pourtant vieux comme les pierres. Certaines des guerres les plus anciennes du monde trouvaient déjà leur cause dans le manque d’accès à l’eau ou dans le manque d’eau. Avant le baron Haussmann, Paris était un cloaque et la Seine un égout . Il n’est pas question de minimiser ici la gravité des problèmes d’environnement qui nous guettent et qui s’aggravent. Mais le développement de la psychose est anti pédagogique. Il déclenche le réflexe de l’autruche. Il favorise le déni. Il incite à ne surtout pas ouvrir la boîte de Pandore. D’une certaine manière l’hyperbole nous neutralise.
Elle nous annihile. Elle stérilise une partie de notre esprit critique, celle qui devrait nous permettre d’évaluer les choses à leur juste mesure. Le système d’information de cette début de troisième millénaire nous rend voyeurs tout en nous aveuglant. Nous devenons des addicts de l’hyperbole. Peut-être notre Ego démesuré va-t-il jusqu’à nous transformer nous-mêmes en hyperboles !
Jean-Pierre Guéno
©2022 - Fréquence protestante - Tous droits réservés - Conception : PUSH IT UP
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