Le lien du vide et du plein

04juin12h5513h00Le lien du vide et du plein12h55 - 13h00(GMT+02:00) AnimateurGueno Jean-PierreÉmissionLe souffle du Diable et le soupir de Dieu

Résumé de l'émission

Le lien du vide et du plein

Longtemps nous avons cru vivre dans la caverne de Platon, une caverne à deux dimensions dans laquelle une flamme projetait sur les murs l’ombre de notre ego. Et puis l’apprentissage du monde réel et celui des reflets de l’eau comme de ceux des miroirs nous a révélé la complexité de l’espace ainsi que l’épaisseur du temps. La théorie du Big Bang vient de souffler son premier centenaire. On la doit au russe Alexandre Friedmann. Les premières observations de trous noirs n’ont que 50 ans. Aujourd’hui deux théories s’opposent. Sommes-nous nés de l’extension du dense et du plein ou de l’extension du vide, de l’apparition des étoiles ou de leur disparition, d’une explosion ou d’une implosion, du chaud ou du froid ? De la même manière que le séquençage de notre ADN ne correspond pas à une donnée numérique binaire mais à une donnée numérique quaternaire, ne vivons-nous pas dans un espace à quatre dimensions dans lequel le temps donnerait son épaisseur à l’espace ? L’univers ne serait-il pas composé d’une multitude de dimensions et de reflets, foi d’hologrammes ? Le monde dit réel ne relèverait-t-il pas d’une certaine forme d’illusion, au même titre que le monde présumé virtuel ? La relativité ne relève pas seulement d’une théorie : elle relève d’une pratique quotidienne. C’est sans doute ce que tous les grands dictateurs de notre histoire, tous les chevaliers des fausses certitudes du monde n’ont jamais compris, foi de Vladimir Poutine. Car chez ces gens-là, monsieur, on ne doute de rien. Le doute est subversif. Il sent le goulag et la relégation. Chaque être humain est à l’image de l’univers. Avec sa part de vide, avec sa part de plein. Fruit d’une fusion dont il ne sait pas si elle résulte d’un agrégat ou d’une dissolution, du grand sens ou du grand néant. L’amour de l’autre est une ode à la création et devrait exclure tout esprit de destruction. Mais aux yeux des dictateurs, l’amour et l’art ne sont-ils pas eux-aussi subversifs au même titre que le doute ? En se créant des dieux et des démons, l’homme a fini par oublier son pouvoir créatif et par faire endosser à une force dite « supérieure » son pouvoir destructeur. Il est devenu irresponsable.

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