Une Marseillaise pour deux Allemands
1792
La plupart des villes de France ont une rue ou une place Rouget de Lisle. Lyon, Clermont-Ferrand, Poitiers, Saintes, Tours et Le Mans n’échappent pas à la règle. Le 24 avril 1792, lors d’une réception officielle, le baron de Dietrich maire de Strasbourg demande à Claude Joseph Rouget de Lisle, un officier d’artillerie de 32 ans passionné de musique et de poésie, de lui composer « quelque beau chant pour ce peuple soldat qui surgit de toutes parts à l’appel de la patrie en danger ». De retour chez lui, à Strasbourg, rue de la mésange, Rouget de Lisle écrit les paroles et compose la musique d’un chant de guerre pour l’armée du Rhin, dédié à l’allemand qui la commande, le maréchal Lukner. La mélodie du refrain, il l’emprunte au Concerto 25 pour piano de Mozart et à une phase mineure de sa Flûte enchantée. Repris par le bataillon des Marseillais lors de l’assaut des Tuileries, le chant révolutionnaire est en fin de compte rebaptisé par les Parisiens sous le nom que nous lui donnons aujourd’hui. La Marseillaise devient chant national en 1795, tombe en disgrâce sous le Premier Empire, réapparaît à Waterloo, puis sur les barricades en 1830 et 1848 et redevient hymne national en 1879 sous Gambetta. Rouget de Lisle est mort dans le plus grand dénuement. Il est intéressant de penser que notre hymne national qui est devenu l’hymne des bolchéviques en 1917 en Russie, a été dédié au Bavarois Lukner et plagié sur l’Autrichien Mozart, bien avant que nous n’ayons avec l’Allemagne de beaucoup plus grands soucis, aujourd’hui révolus.
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