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mai
Résumé de l'émission
L’autre face de Jules Ferry
Le lien des goulags des orphelinats des cimetières et des enfants soldats
Jules Ferry n’a pas été seulement le promoteur de l’Ecole pour tous. Il a été le promoteur du colonialisme, du cimetière, des orphelinats ou de la fosse commune pour tous. 10 ans après la défaite de 1870, dans les programmes de l’école républicaine, un esprit de revanche est entretenu par des leçons de morale et un patriotisme exacerbé.
Le 18 septembre 1881, dans son Discours aux instituteurs, Jules Ferry écrit : « Nous voulons pour l’école des fusils ! Oui le fusil, le petit fusil que l’enfant peut manier dès l’école ; dont l’usage deviendra pour lui chose instructive ; qu’il n’oubliera plus, et qu’il n’aura plus besoin d’apprendre plus tard. Car ce petit enfant, souvenez-vous en, c’est le citoyen de l’avenir, et dans tout citoyen, il doit y avoir un soldat toujours prêt ». Traduire « Toujours prêt à mourir ».
Le 27 janvier 1880, une loi votée à l’unanimité par l’Assemblée nationale et le Sénat rend obligatoire l’enseignement des exercices militaires dans les écoles primaires.
Aux yeux du Général Farre, le service militaire, doit, pour porter ses fruits, avoir été précédé pendant longtemps d’un « dressage préliminaire » spécial acquis à l’école.
Les bataillons scolaires envahissent l’école publique en France à partir de 1882. Ils ont pour but d’initier les élèves dès leur jeune âge à la pratique militaire. L’expérience ne dure que dix ans et prend fin en 1892. Mais les affiches qui mobiliseront 4 millions de jeunes poilus le 1er Août 1914 seront imprimées dès 1904.
On achète, pour équiper les enfants, des uniformes et des fusils en bois. Chaque bataillon est constitué de la réunion de 5 compagnies de 50 enfants, recrutés dans plusieurs écoles. Un drapeau est attribué par le ministre de la guerre à chaque bataillon, c’est l’école qui est la mieux notée aux exercices qui en a la garde. Les exercices de tir à balles réelles sont encadrés pour les plus grands.
Des « fusils scolaires » sont fabriqués, spécialement pour les enfants (taille et poids adaptés, mais présentant toutes les caractéristiques de manipulation d’une arme véritable, sans pouvoir recevoir une cartouche) .
Adaptés des modèles règlementaires 1874 ou 1874 M. 80, ces fusils scolaires sont fabriqués à 50000 exemplaires entre 1880 et 1881 . Très vite les fusils en bois ne suffisent plus.
Des modèles spécifiques capables de tirer, calqués sur les armes de guerre, mais simplifiés, sont créés pour l’entraînement. Certains préaux sont aménagés en pas de tir. La population accueille ces exercices avec bienveillance. En 1886, année où on enregistre les effectifs les plus élevés, 146 bataillons sont constitués, 49 départements sur 87 ont un ou plusieurs bataillons, 43 326 élèves sont incorporés dans ces bataillons. Les milieux catholiques ne soutiennent pas l’activité des bataillons scolaires, arguant qu’ils retiennent les enfants le dimanche et rendent plus difficile leur instruction religieuse. Ils n’acceptent pas la concurrence que leur font les bataillons scolaires auprès de la jeunesse. Les opposants au dispositif soulignent qu’il s’agit « d’une tentative dangereuse et néfaste d’endoctrinement, de militarisation et de normalisation de la jeunesse ». les critiques se font de plus en plus virulentes au sein du corps enseignant et les dépenses engendrées par les bataillons grèvent le budget des communes. L’activité des bataillons scolaires cesse progressivement entre 1890 et 1893. En 1896 est organisé le premier championnat national de tir scolaire. Les championnats de tir scolaire vont rester très actifs jusque dans les années 30.
140 ans après Jules Ferry, Vladimir Poutine vient de réintroduire la « préparation militaire de base » dans les écoles, renouant ainsi avec la pratique des enfants soldats. Celui qui s’était déjà réinstitué maître des goulags devient celui des orphelinats et des cimetières. Il se prépare à former 140 heures par an de futurs « petits morts ». A l’heure de ce qui pourrait continuer à souder l’Europe et à renforcer la paix, suivant l’exemple de Staline, d’Hitler de Mussolini et de bien d’autres, le maître du Kremlin impose en terrorisant son propre peuple la politique des Goulags, des orphelinats, des cimetières. Il faut sous l’égide de Poutine comme sous celui de Trump apprendre à se battre et à manier les armes pour apprendre à mourir ou à tuer plus vite.
Jean-Pierre Guéno
Résumé de l'émission
Les amours impossibles d’Alain-Fournier – ép. 03
Il s’appelle Henri-Alban Fournier. Un jour « Alain-Fournier » deviendra son nom de plume malgré lui, car un coureur automobile célèbre de l’époque lui dira « Henri Fournier c’est moi. « Le grand basculement de sa vie, celui qui fera qu’après rien ne sera plus comme avant, c’est le Jeudi 1er Juin 1905. Sa belle rencontre du Cours la Reine à Paris avec Yvonne de Quiévrecourt va engendrer une belle histoire d’amour impossible qu’il va transposer dans son roman « Le Grand Meaulnes », un roman qui reste parmi les plis lus, les plus envoutants de la langue française et qui faillit décrocher le prix Goncourt en 1913. J’ai reconstitué les amours impossibles d’Henri avec Yvonne puis avec Jeanne, avec les mots tirés de ses lettres de ses poèmes et de ses livres.
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Louis de Mareuil a 44 ans. Il est éditeur. On le décrit comme discret, réservé, pudique, distingué, perspicace et efficace mais il est surtout un passionné, et cache bien la lave qui sommeille sous ses airs impassibles pourtant trahis par un discret sourire d’enthousiasme. Son fil rouge , c’est l’humain , la pâte humaine.
Après avoir travaillé chez Gallimard, chez Mangoi et aux Editions Jacob Duvernet, il a décidé de voler de ses propres ailes en créant Mareuil Editions en août 2014, avec 3 axes pour ligne éditoriale: le sport, les affaires de police / justice et les documents d’actualité avec, en fil rouge, la volonté de mettre en lumière les parcours, l’humain, le vécu.
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Résumé de l'émission
Le lien et la mémoire de l’ange.
Nous vivons et nous reconstruisons sans cesse sur nos ruines et sur nos décombres. Notre histoire n’est qu’un tissu de cicatrices. Nos bâtiments neufs portent la mémoire des pierres de ceux que nous avons détruits. Notre histoire transmet la mémoire de l’ombre et de la lumière de la fange et du ciel qui la composent. Ici apparaît l’ange de l’histoire tel que le découvrit Walter Benjamin lorsqu’il découvrit au printemps 1921 L’Angelus Novus peint par Paul Klee en 1920, dans une exposition de la galerie Hans Goltz à Munich, et qu’il l’acheta pour 1 000 marks, l’équivalent de 14 dollars. Cet ange aux ailes déployées et emporté, à son corps défendant par une tempête vers un avenir catastrophique représente le destin de l’humanité.
Walter Benjamin en parle ainsi dans la neuvième thèse de son essai Sur le concept d’histoire : « Il existe un tableau de Klee qui s’intitule Angelus novus. Il représente un ange qui semble avoir dessein de s’éloigner de ce à quoi son regard semble rivé. Ses yeux sont écarquillés, sa bouche ouverte, ses ailes déployées. Tel est l’aspect que doit avoir nécessairement l’ange de l’histoire. Il a le visage tourné vers le passé. Où paraît devant nous une suite d’événements, il ne voit qu’une seule et unique catastrophe, qui ne cesse d’amonceler ruines sur ruines et les jette à ses pieds. Il voudrait bien s’attarder, réveiller les morts et rassembler les vaincus. Mais du paradis souffle une tempête qui s’est prise dans ses ailes, si forte que l’ange ne peut plus les refermer. Cette tempête le pousse incessamment vers l’avenir auquel il tourne le dos, cependant que jusqu’au ciel devant lui s’accumulent les ruines. Cette tempête est ce que nous appelons le progrès. »
L’ange de l’histoire est un trait d’union permanent entre le paradis et l’apocalypse, entre la cohérence et le chaos, entre l’humanisme et la barbarie. Plus de 62 millions d’années avant l’apparition de l’homme sur terre, des météorites et les dégâts sismiques et climatiques causés par leurs chutes avaient exterminé les dinosaures il y a 65 millions d’années. Nous sommes le fruit de la destruction et du chaos. L’Angelus novus agit comme «un ramasseur historique de temps». Il symbolise le refus d’oublier les souffrances des générations opprimées et vaincues. Faisant mémoire du passé, il ne se laisse pas happer par un progrès qui fait fi du passé, mais il agit de telle sorte que les sacrifices et la mort de ceux qui l’ont précédé ne soient pas vains, ne soient pas perdus pour l’Histoire ouvrant ainsi le porte de l’espérance, de leur délivrance en même temps que la nôtre. Selon Walter Benjamin, il n’est aucun document de culture qui ne soit aussi document de barbarie.
La vraie tâche de l’historien, c’est de brosser l’histoire à contre-poil. L’« Ange nouveau » de Klee préférerait libérer les hommes en les dépouillant, plutôt que de les rendre heureux en leur donnant. Nous vivons dans un « paysage ordinaire pétrifié ». En 1990, le peintre et sculpteur Anselm Kiefer a présenté à Jérusalem une sculpture monumentale intitulée Pavot et mémoire / L’Ange de l’Histoire. Il s’agit d’un avion de plomb aux ailes chargées de livres remplis de fleurs séchées. Cette œuvre rend hommage à la fois à Paul Celan et à Walter Benjamin. Écrits peu après la libération du camp d’Auschwitz par l’Armée rouge, les premiers poèmes du recueil Pavot et mémoire de Paul Celan s’élèvent contre l’oubli (symbolisé par le pavot, à la vertu narcotique).
Dans ses écrits Walter Benjamin présente Staline comme un traître, Hitler comme l’Antéchrist, les socio-démocrates intoxiqués par différentes idéologies telles que la glorification du travail, la domination de la nature et du progrès, et les communistes prêts à succomber aux mêmes égarements. Il faut relire aujourd’hui les écrits de Stefan Zweig et de Walter Benjamin, contempler les œuvres de Paul Klee et d’Anselm Kieffer et ne pas oublier de méditer les errances de certains intellectuels qui auront cautionné en leurs temps Hitler, Staline et Mao, et qui cautionnent aujourd’hui Poutine, tout comme ses frères et sœurs extrémistes, qu’ils soient américains, français, autrichiens, polonais, hongrois, italiens, danois, grecs, scandinaves ou brésiliens avec leurs fantasmes de « priorité nationale ». Rejet des migrants, restriction de l’indépendance des juges et des médias, conception de la citoyenneté basée sur l’origine ethnique ou religieuse, culte de la nationalité, tels sont les joyeux ingrédients de ceux qui réécrivent l’histoire et qui justifient les exactions des uns en invoquant celles des autres. Jean-Pierre Guéno
Résumé de l'émission
Les amours impossibles d’Alain-Fournier – ép. 03
Il s’appelle Henri-Alban Fournier. Un jour « Alain-Fournier » deviendra son nom de plume malgré lui, car un coureur automobile célèbre de l’époque lui dira « Henri Fournier c’est moi. « Le grand basculement de sa vie, celui qui fera qu’après rien ne sera plus comme avant, c’est le Jeudi 1er Juin 1905. Sa belle rencontre du Cours la Reine à Paris avec Yvonne de Quiévrecourt va engendrer une belle histoire d’amour impossible qu’il va transposer dans son roman « Le Grand Meaulnes », un roman qui reste parmi les plis lus, les plus envoutants de la langue française et qui faillit décrocher le prix Goncourt en 1913. J’ai reconstitué les amours impossibles d’Henri avec Yvonne puis avec Jeanne, avec les mots tirés de ses lettres de ses poèmes et de ses livres.
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Résumé de l'émission
La mémoire des paysages et des villes.
Il suffit de fermer les yeux. Des images se forment. Le film est muet. Il n’y a plus la bande son qui accompagnait le défilement de la pellicule à l’époque de la projection des films en 35 millimètres de mon enfance. Fini le staccato. A l’ère de l’image numérique Il peut ne pas y avoir de son. Les 0 et les 1 adorent le silence. Les images défilent. D’abord des paysages. Des immeubles effondrés, des cheminées blessées, des fenêtres crevées, des murs abattus, des trous dans le béton, des toits éventrés, des poutres chavirées ou calcinées, des cloisons arrachées, des étages béants, des plafonds en morceaux, des portes défoncées, des vitres éclatées, des escaliers cassés, des parquets mutilés, des rideaux déchirés, des lits et des meubles renversés, des berceaux écrasés, des jouets abandonnés, des plâtres ensanglantés.
Un paysage de fin du monde. Et puis des mots, autant de détails, d’effets de zoom qui fixent les contours : ruines, guerre, chaos, gravats, débris, décombres, cendres, flammes, poussière, fumées, puanteur. Alors ces images en évoquent d’autres. Guernica 1937 ; Londres 1940 ; Saint-Nazaire 1942 ; Hambourg 1943 ; Varsovie, 1939/1945 ; Stalingrad 1942/1943 ; Le Havre 1944 ; Dresde, Tokyo, Hiroshima et Nagasaki 1945 ; Quang Tri 1972 ; Vukovar 1991 ; Sarajevo 1993 ; Alep 2012/2016. Mais il ne s’agit pas des grands bombardements liés à la seconde guerre mondiale ou aux tragédies qui n’ont jamais vraiment cessé depuis cinquante ans, au Viêt Nam, en Croatie, en Bosnie-Herzégovine ou en Syrie. Il s’agit d’aujourd’hui. Il s’agit des bombes incendiaires, des missiles, des obus à sous-munitions et des mines dont 7000 ukrainiens ont été victimes depuis douze mois. Il faut pulvériser ou carboniser les civils, éventrer et défigurer les femmes, mutiler les enfants. Celles et ceux par exemple de la ville de Marioupol, ville Ukrainienne de 430000 habitants, presque aussi peuplée que la ville Toulouse qui en compte 500000, et détruite aujourd’hui à 90%.
Jean-Pierre Guéno
Résumé de l'émission
Claude Sérillon est journaliste, présentateur de journaux télévisés, écrivain, auteur de nouvelles et poète.
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Résumé de l'émission
Les amours impossibles d’Alain-Fournier – ép. 04
Il s’appelle Henri-Alban Fournier. Un jour « Alain-Fournier » deviendra son nom de plume malgré lui, car un coureur automobile célèbre de l’époque luidira « Henri Fournier c’est moi. « Le grand basculement de sa vie, celui qui fera qu’après rien ne sera plus comme avant, c’est le Jeudi 1er Juin 1905. Sa belle rencontre du Cours la Reine à Paris avec Yvonne de Quiévrecourt va engendrer une belle histoire d’amour impossible qu’il va transposer dans son roman « Le Grand Meaulnes », un roman qui reste parmi les plis lus, les plus envoutants de la langue française et qui faillit décrocher le prix Goncourt en 1913. J’ai reconstitué les amours impossibles d’Henri avec Yvonne puis avec Jeanne, avec les mots tirés de ses lettres de ses poèmes et de ses livres.
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Résumé de l'émission
Jeanna Bordeau est inclassable, informatable, indéfinissable définitivement atypique. Elle est à la fois linguiste et artiste, une sorte de généticienne de la langue sur laquelle elle pose ses stéthoscopes en récoltant années après années les mots de l’année qui vient de s’écouler, ceux qui ont dessiné et reflété l’actualité ; par strates successives elle sauvegarde l’ADN de la langue, celle qui pourrait sombrer dans le triangle des Bermudes inévitable qui efface toujours provisoirement les pages trop récentes des éphémérides. Avec ces mots elle compose chaque année 10 tableaux sur 10 thèmes. Elle sélectionne les mots les plus répétés ou les plus rares à travers une revue de presse, d’actualités, de discours impressionnante. Ses tableaux sont des fresques lexicales, des collages inédits qui mettent en scène le récit linguistique et artistique de notre société.
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28 mai 2023 22h15
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Jeanna Bordeau est inclassable, informatable, indéfinissable définitivement atypique. Elle est à la fois linguiste et artiste, une sorte de généticienne de la langue sur laquelle elle pose ses stéthoscopes en récoltant années après années les mots de l’année qui vient de s’écouler, ceux qui ont dessiné et reflété l’actualité ; par strates successives elle sauvegarde l’ADN de la langue, celle qui pourrait sombrer dans le triangle des Bermudes inévitable qui efface toujours provisoirement les pages trop récentes des éphémérides. Avec ces mots elle compose chaque année 10 tableaux sur 10 thèmes. Elle sélectionne les mots les plus répétés ou les plus rares à travers une revue de presse, d’actualités, de discours impressionnante. Ses tableaux sont des fresques lexicales, des collages inédits qui mettent en scène le récit linguistique et artistique de notre société.
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28 mai 2023 22h15
Résumé de l'émission
Le lien pourri de la réécriture. Nous savions depuis longtemps qu’il était possible de réécrire l’histoire. Nous ne savions pas qu’il était possible de réécrire la littérature en dénaturant les œuvres, en les compactant, en les « simplifiant », en les expurgeant et en les censurant. D’aucuns rêvaient depuis longtemps de réécrire les romans et les contes moraux de la comtesse de Ségur oubliant qu’ils étaient révélateurs d’une époque où le châtiment corporel était de mise, où l’on vouvoyait ses parents, où l’on régnait sur ses domestiques, où les saignées, les cataplasmes et les remèdes accusaient certaines faiblesses d’une médecine encore trop souvent primitive et peu scientifique. Sophie Rostopchine cultivait les stéréotypes : ses Ecossais étaient avares, ses Arabes méchants, ses Polonais buveurs, ses Tsiganes voleurs, et ses Russes violents. Aujourd’hui le culture de l’effacement rêve de régler leurs comptes aux auteurs comparables par leur succès la Comtesse morte en religieuse qui avait vendu 29 millions d’exemplaires de ses premiers ouvrages en quelques années. Le « Brexit » de la stupidité a commencé Outre-manche.
De Enid Blyton à Roald Dahl, en passant par J. K. Rowling, les œuvres pour enfants ne cessent d’être expurgées de termes jugés offensants ou trop compliqués. Le livre de la Jungle passe à la trappe. Des spécialistes cherchent à « favoriser une édition jeunesse plus respectueuse des équilibres sociétaux et environnementaux ». Tout caractère péjoratif doit être édulcoré. Toute subtilité doit être « simplifiée ». Les « éléments de langage » envahissent des textes que l’on « autodafise » en les expurgeant ou en les simplifiant. Un tsunami intellectuel caricatural. A ce train-là, il sera bientôt question de régler son compte à la littérature pour adultes, de réécrire Rabelais, Shakespeare, Sade ou Céline. La chaîne du livre va se charger de boulets. Il faut replacer les stéréotypes dans leur temps et dans leur contexte.
Réécrire la littérature revient à réécrire l’histoire. Quand un professeur d’Université Tiphaine Samoyault déclare sur les antennes de France Culture qu’elle se réjouit de n’avoir pas à enseigner la littérature du 19ème siècle parce que les romans qu’elle rassemble ne correspondent plus aux valeurs d’aujourd’hui, on dépasse le mur du son de la bêtise qui engendre une censure déguisée doublée d’une « bien-pensance » de mauvais aloi. Comment peut-on comprendre, rappeler et analyser « l’invisibilisation » des femmes si l’on neutralise ces pièces à conviction que sont à cet égard Corinne, Indiana, La Femme de trente ans, Madame Bovary, Germinie Lacerteux, Nana, Une vie, Middlemarch, Anne Karénine et Portrait de femme ? N’oublions jamais qu’Hitler avait fait réécrire la version originale de Mein Kampf pour l’adoucir. Nous assistons à une résurgence d’une certaine forme d’obscurantisme qui confine à une forme de barbarie.
Jean-Pierre Guéno
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Jeanna Bordeau est inclassable, informatable, indéfinissable définitivement atypique. Elle est à la fois linguiste et artiste, une sorte de généticienne de la langue sur laquelle elle pose ses stéthoscopes en récoltant années après années les mots de l’année qui vient de s’écouler, ceux qui ont dessiné et reflété l’actualité ; par strates successives elle sauvegarde l’ADN de la langue, celle qui pourrait sombrer dans le triangle des Bermudes inévitable qui efface toujours provisoirement les pages trop récentes des éphémérides. Avec ces mots elle compose chaque année 10 tableaux sur 10 thèmes. Elle sélectionne les mots les plus répétés ou les plus rares à travers une revue de presse, d’actualités, de discours impressionnante. Ses tableaux sont des fresques lexicales, des collages inédits qui mettent en scène le récit linguistique et artistique de notre société.
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