Émission Chroniques d'Avignon
juillet
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Une histoire célébrissime, celle de Don Quichotte, mais bouleversée par le metteur en scène Gwenaël Morin. Lui-même monte sur scène, et il est entouré de Jeanne Balibar en Dulcinée, Marie-Noëlle qui incarne la fameuse Rossinante, la jument étique de Don Quichotte, et Thierry Dupont dans un double rôle, celui de Sancho Pansa et de son âne chargé de porter les fardeaux.
L’année passé une autre création de Gwénaël Morin inaugurait un cycle de quatre années intitulé “Démonter les remparts pour finir le pont”. Quichotte est inclus dans cette série. Cette pièce témoigne de ce théâtre actuel, qui allie la vie, notre vie, avec des textes du répertoire classique, comme pour mieux ancrer le spectacle dans le vif de nos existences.
C’est ce soir à 22h, à la Maison Jean Vilar, dans le jardin de la rue de Mons, et ça dure jusqu’au 20 juillet.
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Ce qui est formidable avec le festival d’Avignon, c’est que l’on peut voir des spectacles très très particuliers. Ce soir, par exemple, je vais voir Une Ombre vorace, une pièce commune. Qu’est-ce donc qu’une « pièce commune » ? Un dispositif qui favorise la création d’un répertoire de poche destiné à des artistes dont le travail est par ailleurs et habituellement présenté sur les grandes scènes françaises, et européennes. Donc chaque année, un artiste est invité à créer une pièce qui tournera dans l’Europe entière et dans des espaces très différents.
Une ombre vorace est l’histoire de Jean Vidal, un alpiniste en fin de carrière, qui décide d’entreprendre l’ascension de l’Annapurna, un sommet népalais sur lequel son propre père a trouvé la mort, trente ans auparavant. Le metteur en scène et créateur, l’Argentin Mariano Pensotti, aime les grandes fresques où des récits intimes de croisent, s’entrelacent et se répondent, découvrant ainsi des pans entiers d’histoire oubliée : exactement comme la Montagne, quand la fonte des neiges laisse remonter des corps disparus.
C’est ce soir à 20 h au centre social Espace Pluriel, salle de la Barbière, à Avignon. Mais fidèle à son objectif, ce spectacle est itinérant et sera demain au château d’Aramon, et après-demain à Caumont sur Durance… et ainsi de suite jusqu’au 20 juillet. Consultez le programme du festival pour savoir où aller !
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« Qui som ? » est un spectacle à la croisée du cirque et de la danse. Il est donné par la compagnie franco-catalane Baro d’evel, invitée pour la première fois au festival d’Avignon.
La question trouve des réponses à la fois inventives et généreuses, mêlant les spectateurs à des voyages fabuleux et surprenants. Les comédiens, les danseurs, les musiciens, les acrobates, les clowns et même… les céramistes forment ensemble une explosion de couleurs et de formes.
Pour mieux lutter, tous ensemble, contre les forces du désespoir et du renoncement, pour un monde à venir enfin réenchanté.
C’est ce soir à 22 h dans la cour du lycée Saint-Joseph, et tous les soirs jusqu’au 14 juillet.
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Dans Juana ficcion, la danseuse et chorégraphe La Ribot propose une union de la danse et de la musique pour rendre l’existence à la reine Jeanne Première de Castille. Petite explication : après avoir sombré dans une insondable tristesse à la mort de son mari, Jeanne 1ere de Castille est dépossédée de sa couronne, et emprisonnée à Tordesillas.
Pour La Ribot, c’est une première fois au Festival d’Avignon. Elle avait déjà consacré une pièce de théâtre à cette reine tragique, sacrifiée sur l’autel des intérêts politiques et dont le destin révèle les ombres de Siècle d’or espagnol.
Cette année, elle propose au public une performance brute, qui allie danse et musique, avec l’Orchestre de chambre de Saragosse dirigé par le chef d’orchestre Asier Puga, avec un chœur polyphonique, et le comédien Juan Loriente, pour redonner une voix et un corps à une femme effacée de l’histoire, injustement.
C’est à 20 h 30 au Cloître des Célestins, jusqu’au 7 juillet
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« Liberté cathédrale », est un spectacle signé par le chorégraphe Boris Charmatz, réputé « artiste complice » du festival.
« Liberté » et « cathédrale » paraissent a priori deux mots qui n’ont rien à voir l’un avec l’autre. Un esprit caustique pourrait même dire qu’ils sont incompatibles… Toujours est-il que ce titre a inspiré Boris Charmatz, qui envoie les danseurs et danseuses du Tanztheater Wüppertal Pina Bausch, et ses invités, parcourir les pelouses du stade de Bagatelle, sur l’île de la Barthelasse. Ils vont frôler le public, danser en groupe ou se livrer à une multitude de solos, mettant leur corps à l’unisson de l’orgue, ou des cloches. Deux instruments bien présents dans les cathédrales.
C’est une première fois que cette œuvre est donnée en plein air. Elle prendra ainsi des airs de fête païenne, alors il faut se rappeler que le mot église, ecclesia en grec, signifie « assemblée » et n’a rien de religieux.
C’est ce soir et demain le 6 puis le 8 et le 9 juillet à 21 h 30, au stade de Bagatelle.
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Ce soir, je vais voir une performance, création 2024 bien sûr, signée par l’Uruguayenne Tamara Cubas. Cette œuvre, qui n’a pas encore de nom, s’inscrit dans un projet d’ensemble nommé Sea of Silence : la mer du silence, ou peut-être plutôt « le monde du silence », si l’on veut faire référence à un célèbre commandant, mais avec une dimension tragique contemporaine qui n’existait pas de son temps.
Il est un récit biblique, dans la Genèse exactement, qui raconte que Loth et son épouse sont autorisés à fuir leur ville de Sodome, alors frappée par la foudre divine et en flammes. Or La femme de Loth, bravant l’interdiction qui lui a été faite, se retourne pour voir cette terrible destruction, et elle est changée en statue de sel. C’est ce sel recouvre le plateau de Sea of silence, sur lequel se dressent sept femmes issues des quatre coins du monde. Elles sont puissantes, guerrières et elles ont en commun une même volonté de désobéir et de résister.
Tamara Cubas s’intéresse depuis plusieurs années aux mouvements migratoires. Sea of Silence s’intéresse aux femmes qui n’ont pas pu quitter leur pays en abandonnant leur famille, leur culture et leur identité. La performance leur donne une voix, mélangeant les langues, les chants et les danses : comme un grand rite d’invocation pour faire trembler le monde, et aussi pour le réenchanter.
C’est ce soir à 19 h, au théâtre Benoît XII, et jusqu’au 9 juillet.
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Los dias afuera, de Lola Arias est la seconde partie d’un diptyque dont la première partie s’appelle REAS, et qui est constituée d’un film tourné dans une prison désaffectée, avec d’anciennes détenues.
Il y est question de femmes cisgenre et transgenres, qui sont soignantes, chauffeuses de taxi, ou travailleuse du sexe. Elles se remémorent leurs conditions de détention, très différente selon leur genre, et imaginent leur avenir hors des murs de la prison.
Le théâtre, la danse et le chant sont autant de moyens pour elles de se reconstruire et de s’approprier un avenir, somme toute incertain.
Lola Arias est lauréate 2024 du Prix Ibsen, qui vient récompenser les auteurs ayant apporté de nouvelles dimensions artistiques dans le monde du théâtre. On comprend donc sa maestria à mêler les genres et brouiller les pistes. Elle propose en l’occurrence un spectacle qui ressemble à du music-hall, dans une installation évoquant les faubourgs de Buenos Aires, entre voguing et Cumbia, ce genre musical qui allie le folklore sud-américain à l’influence du colonisateur.
C’est ce soir à 18 h, à l’Opéra Grand Avignon, et jusqu’au 10 juillet.
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Paris, 2025. Une prestigieuse maison de couture reçoit une commande de premier ordre : confectionner la future robe de mariée de la princesse d’Angleterre. Pendant des mois et dans le plus grand secret, couturières, modélistes, premières d’ateliers, brodeurs travaillent entre Paris, Alençon et… Mumbai, en Inde. Jusqu’à ce que leur vie bascule.
Ce sujet étonnant et pour le moins inhabituel est mis en scène par Caroline Guiela Nguyen, une spécialiste de la mise en scène des émotions. Elle parvient à questionner, au moyen des fictions dont elle est d’ailleurs l’auteure, les récits absents, les corps manquants, les tristesses du monde.
Pour son public, elle a déjà ouvert les cuisines d’un restaurant vietnamien dans un pièce intitulée Saïgon, puis imaginé l’évaporation pure et simple d’une partie de l’humanité dans la pièce nommée Fraternité, conte fantastique, elle a choisi pour cette création 2024 le tissu. Une fois encore, elle raconte notre monde : un tissu fait de fils qui relient, par-delà toutes les générations, les êtres humains aux quatre coins du globe.
C’est donc ce soir, au gymnase du lycée Aubanel, à 17 h, et jusqu’au 11 juillet. Notez que vous pouvez demander des lunettes connectées pour lire plus facilement les surtitres en français.
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Mothers A Song for Wartime fait résonner les voix de vingt-et-une femmes ukrainiennes, biélorusses et polonaises, unies dans un même chant.
La guerre est de retour en Europe. Ces femmes sont les survivantes et les témoins des violences perpétrées lors de ce conflits, et de tous les conflits armés. La metteuse en scène et autrice polonaise Marta Górnicka a travaillé à partir de témoignages de mères et d’enfants qui ont fui la guerre et ses persécutions, depuis ces deux dernières années. Fondatrice du Chorus of Women à Varsovie et du Political Voice Institute à Berlin, elle crée à Avignon cette année une performance chorale et scénographique, soutenue par la force des musiques traditionnelles slaves. Ces voix font écho au chœur antique et à la tradition des chtchedrivkas, ces chansons populaires qui célèbrent le renouveau.
La Cour d’honneur du Palais des papes et son public, toujours très attentif, se met à l’écoute de ces citoyennes du monde qui nous invitent à faire communauté.
C’est donc ce soir, à 22h et jusqu’au 11 juillet.
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Dans la langue quechua, wayqeycuna signifie littéralement « mes frères à moi » Ce mot désigne à la fois les liens du sang et la communauté du nord de l’Argentine dont est originaire l’auteur et metteur en scène Tiziano Cruz. Wayqeycuna est le troisième volet d’une trilogie autobiographique commencée à la mort de sa sœur, et dont chaque partie est conçue comme un chant. Après la tristesse et la rage vient le temps de la réconciliation et de l’abandon : abandon de la culture européenne et de la langue espagnole pour renouer avec des racines autochtones jamais oubliées, jamais reniées.
Cette redécouverte de lui-même passe par des rituels ancestraux que l’artiste a en commun avec les communautés locales. Au cycle commencé avec Adiós Matepac et Soliloquio, Wayqeycuna apporte ici une forme de conclusion. Une forme seulement car, à l’image du deuil, ce chant ne finit jamais vraiment. Il continue à travailler en nous, longtemps après que ses paroles et sa mélodie se soient éteints.
C’est ce soir à 18 h dans la cour du lycée Mistral, mais attention, c’est jusqu’au 14 juillet mais le plus souvent à 11 h du matin. Renseignez-vous !
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Quel titre, n’est-ce pas ! C’est un spectacle conçu par Mohamed El Khatib, un homme particulièrement sensible aux problématiques du temps présent, hérité probablement de ses études de lettres et de sociologie.
Là, il va être question de huit vieilles et vieux qui, sur le parquet d’une salle de bal, songent à leurs amours passées et à leurs désirs d’aujourd’hui. En traçant ces portraits d’une génération que le temps va peu à peu effacer, Mohamed El Khatib s’interroge avec une certaine tendresse sur la marginalisation de ces hommes et ces femmes, et le refoulement de la vieillesse aujourd’hui dans les Ehpad. Comme dans la plupart de ses œuvres depuis presque dix ans, il offre ainsi la scène à des voix qui en sont habituellement exclues.
Le texte est basé sur une centaine d’entretiens qu’El Khatib a menés, en bon sociologue, au sortir du confinement. Il brise aussi le tabou de la sexualité des vieux en exaltant un sentiment de vie intense, inversement proportionnel à la fragilité des corps usés.
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Au théâtre ce soir, un seul-en-scène… Un homme monte sur le plateau pour incarner Richard III, le célèbre roi tyrannique et monstrueux de Shakespeare. Ce roi, c’est aussi un comédien et toute sa vie d’acteur, on le comprend tout de suite, toute sa vie n’a été qu’un long tunnel de seconds rôles. Or ce soir, il compte bien saisir sa chance.
Mais alors que la pièce avance, le spectateur va repérer d’étranges affinités entre le comédien et son rôle, et en particulier ces passions tristes que sont l’ambition, le machiavélisme, la rage et une certaine soif d’absolu…
Richard III et l’acteur, interprété par Joan Carreras, doublement primé en 2021 pour cette performance, ont tous deux connu le rejet, et tous les deux aspirent au pouvoir. Sur cette scène étrange, à la fois théâtre et vie réelle, ils vivent de l’intérieur le même monologue.
Auteur et metteur en scène célèbre en Uruguay, Gabriel Calderón sait que le plateau est un espace dangereux, un espace de dialogue avec la mort et avec les rêves.
C’est à voir ce soir, à 19 h, au théâtre Benoît XII, et jusqu’au 14 juillet, puis les 19, 20 et 21 juillet.
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Encore un seul-en-scène ce soir au théâtre, celui de l’Argentin Tiziano Cruz, qui s’appelle Soliloquio. C’est une création 2022 et constitue le deuxième volet d’une trilogie autobiographique : l’histoire de la sœur de Tiziano Cruz, qui meurt à l’âge de 18 ans des suites d’une négligence médicale. Tiziano prend alors conscience de la discrimination criminelle des peuples premiers par le système du pouvoir en Argentine. Le colonialisme, perpétué par la pensée néolibérale qui se révèle sans pitié.
Le texte est basé sur les 58 lettres que Tiziano a écrites à sa mère pendant le confinement. Ce seul-en-scène est basé aussi sur une performance visuelle, colorée et intense, qui marie dans une sorte de ballet ce qui relève de l’intime et ce qui tient du politique.
Tiziano Cruz est originaire d’une région argentine qui réunit neuf communautés culturelles et travaille souvent avec elles, qu’elles soient d’origine tzigane ou sud-américaine.
C’est le second spectacle de Tiziano Cruz que nous vous recommandons, le premier était Wayqeycuna,
Soliloquio c’est ce soir à 18 h au gymnase du lycée Mistral
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En assistant aux répétitions de Café Müller, la pièce mythique de Pina Bausch, Boris Charmatz a eu l’idée de ce spectacle, intitulé Forever, « pour toujours ». Ainsi veut-il transmettre l’émotion toujours recommencée d’une qui semble avoir débuté avant l’arrivée du public, et se poursuivre après le départ de ce public. C’est pour cela qu’on parle d’installation chorégraphique », que les spectateurs visiteraient.
En effet, dans Café Müller, sept heures durant, 25 danseurs se relaient. Forever est moins long, et les danseurs alternent leurs prestations avec des interludes constitués par des paroles d’auteurs ou d’interprètes qui ont été marqués par l’œuvre de Pina Bausch.
Ce dispositif permet au public de multiplier les points de vue, générant ainsi de nouveaux regards et de nouvelles sensations qui sont autant de spectacles. Forever, comme son nom l’indique, est sans fin : la danse continue pour toujours.
C’est tout à l’heure, ou demain bien sûr, à 13 h à la FabricA, et jusqu’au 21 juillet, dernier jour du festival d’Avignon.
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Petit programme pour demain, avec un spectacle théâtral, La Gaviota, qui signifie La Mouette, en français, tiré bien sûr de la pièce de Tchékhov. Il est mis en scène par la Péruvienne Chela De Ferrari, et les acteurs viennent du Centro Dramatico Nacional d’Espagne, avec une particularité cependant : la distribution des rôles est principalement composée de comédiens malvoyants ou aveugles.
La Mouette, c’est un symbole, celui d’une histoire d’amour à sens unique. La mouette est tuée par un chasseur indifférent et désoeuvré. Dans la vie, il s’agit de Konstantin, qui aime Nina, qui tombe amoureuse de Boris. Konstantin a écrit une pièce de théâtre pour Nina, mais elle, elle préfère partir avec Boris, un écrivain connu, alors même qu’il est déjà l’amant de… la mère de Konstantin. Nina pense que Boris la rendra célèbre, mais hélas, il va l’abandonner très vite, elle ne connaîtra pas le destin escompté. Là aussi, tout se dénoue avec un coup de fusil. Entretemps, tous les personnages auront connu les tourments de leurs désirs, et se sentiront peu à peu affligés par leur inutilité et leur vanité…
Chela De Ferrari aime les grands textes du répertoire mondial, et encore plus lorsqu’elle peut mettre en scène des interprètes qui se définissent comme étant en situation de handicap.
C’est donc demain à 11 h, sur L’Autre scène du Grand Avignon, à Vedène, est tous les jours jusqu’à la fin du festival, le 21 juillet.
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Ce soir, danse à nouveau avec Close up, une œuvre chorégraphique jouée à partir des œuvres pour piano, comme L’Art de la Fugue, de Bach, par l’ensemble Il Convito. L’œuvre fait aussi appel à la vidéo pour rendre compte des différentes dimensions du corps en mouvement.
C’est un spectacle signé par Noé Soulier, qui est le créateur d’un véritable langage chorégraphique. Comme pour cette partition qu’il a voulue faite de verbes d’action : attraper, éviter, frapper, lancer etc. Ce sont des impulsions qui ont pour but, sinon pour conséquence, de modifier sur scène la trajectoire des corps et leurs gestes.
Les cinq musiciennes de l’ensemble Il Convito interprètent les pièces bien connues de Bach, dont l’Art de la Fugue, et participent, elles aussi, à la vidéo en temps réel.
Close Up est une pièce inventive, émouvante, qui a pour ambition de plonger le spectateur au cœur de ce que Noé Soulier appelle « une polyphonie d’affects ».
C’est ce soir, à 18 h, à l’Opéra Grand Avignon, et jusqu’au 20 juillet
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Cette pièce de théâtre commence dès le titre, qui est lui-même tout un programme. Elisabeth Costello est un personnage fictif créé par l’écrivain sud-africain et Prix Nobel de littérature, J.M. Coetzee. C’est une sorte d’alter ego du romancier, qui prend la parole à sa place, dit des choses que lui-même n’oserait peut-être pas dire bref, se distingue alors que lui-même, le véritable auteur, reste dans l’ombre.
Le metteur en scène polonais Krzysztof Warlikowski a été séduit, presque fasciné par cette femme scandaleuse… au point de l’accueillir plusieurs fois au sein de ses spectacles. Une fois encore, Elisabeth Costello déroule par sa présence même un fil d’Ariane qui permet au spectateur de cheminer, sur un fil, entre fantasme et réalité. Qui de mieux qu’un personnage fictif pour explorer les zones inconnues situées en dehors des chemins de la morale…
C’est ce soir à 22 h, et jusqu’au 21 juillet dans la Cour d’honneur du Palais des papes.
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Le plateau qui apparait aux yeux du spectateur est envahi par d’énormes racines. Sur la scène, quatre personnages non en quête d’auteur, mais d’une issue. Pour Ines Barahona, l’autrice des textes et Miguel Fragata, le metteur en scène et également l’un des quatre comédiens, si finalement la crise climatique était aussi une crise de l’imagination ? Le pire n’est pas à venir : il est déjà là. Que faire ? Les forêts brûlent, durant des semaines et des semaines… Que peut faire le théâtre ? Il peut faire ce qu’il sait faire : imaginer des futurs. Ne pas laisser place au manque d’imagination.
Terminal, (L’état du monde) est à la fois une fin, une rude constatation du fait que ça y est, rien ne va plus, et un commencement. Comme si le point d’arrivée était aussi un point de départ. Ce qui, finalement, constitue un formidable espoir.
C’est ce soir et jusqu’au 21 juillet, à 22 h, au cloître des Célestins.
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Cette pièce est mise en scène par Lorraine de Sagazan, qui a également collaboré au texte écrit par Guillaume Poix, écrivain français de 38 ans, qui est aussi dramaturge. Cette collaboration date de 2018 et c’est le 5ème texte qui en résulte.
Léviathan vient interroger la justesse de la justice, et plus précisément de la justice institutionnelle. Le questionnement n’est pas nouveau, mais les auteurs ont décidé de s’intéresser au-delà de la critique à la justice dite transformatrice, qui constitue une alternative au traditionnel juger-punir-enfermer.
Le spectateur est invité à aller au-delà du bien et du mal, et à se confronter aux liens qui existent entre système juridique et inégalités sociales, à prendre en compte la violence et sa régulation par le droit. Le Léviathan est un animal marin fantasmatique, que l’on voit apparaître dans la Bible dans les Psaumes, le livre d’Esaïe et celui de Job. A regarder cette pièce, création 2024, on peut raisonnablement s’interroger : mais qui est le monstre ?
C’est ce soir à 18 h, au gymnase du lycée Aubanel, et jusqu’au 21 juillet
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The Disappearing Act est un spectacle conçu, mis en scène et chorégraphié par Yinka Esi Graves. Son nom seul témoigne du mélange des cultures qui va être présenté au public : elle est née à Londres, dans une famille originaire du Ghana, en Afrique, et de la Jamaïque, dans les Caraïbes. Ressentir au plus profond de soi l’influence de plusieurs cultures a rendu cette jeune femme extraordinairement créative : elle tente donc de rendre visibles pour tous ces traces que le temps a déposées en elle, et dans le même mouvement, de faire remonter à la surfaces les histoires oubliées, les mémoires du corps.
Sur la scène, Yinka Esi Graves rend compte de la multitude d’influences qui ont touché la danse : espagnoles, avec le flamenco, et c’est ce qui domine, mais aussi anglaises et ghanéennes.
Par ailleurs une histoire nous est contée, celle de Mademoiselle LaLa, artiste de cirque descendante d’Africains et que le peintre Edgar Degas avait immortalisée d’ailleurs, dans un de ses tableaux qui s’appelle « Miss Lala au cirque Fernando »
Un spectacle total, et c’est ce soir à 22 h dans la cour du lycée Saint-Joseph, jusqu’à demain.
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Merci à Tiago Rodrigues pour cette programmation extrêmement originale, et sa langue invitée, l’espagnol. Lisez l’excellente interview, croisée avec Eric Ruf, directeur de la Comédie française dont il a fait travailler la troupe dans sa propre pièce, Hécube, pas Hécube (dans le quotidien Le Monde le 17 juin).
Nous finissons avec le concert de Silvia Pérez Cruz, étoile de la musique espagnole, et plus exactement catalane, qui porte des influences mêlées de jazz, de folk et de flamenco. Elle clôt ce festival par la poésie de l’Américain William Carlos Williams, pour un moment de musique envoûtant, magnifique.
Pour prouver à tous que l’influence des autres, de l’autrui, de l’étranger est essentielle pour soi-même, pour la créativité et ce que nous donnons à voir de nous, pour se retrouver et s’explorer nous-même, pour s’enrichir aussi, en découvrant notre propre ignorance mais paradoxalement se dire que nous avons de même notre propre richesse pour enrichir les autres.
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